1,5 million d’animaux sauvages traversent chaque année les routes françaises, mais aucun panneau ne prépare vraiment à l’instant où surgit un chevreuil sous vos phares. Face à la brutalité du choc, la réaction compte autant que la déclaration, et oublier un détail peut faire basculer la suite.
En France, la collision avec un animal sauvage engage la responsabilité de l’automobiliste uniquement si une infraction peut être démontrée. Pourtant, la déclaration à l’assurance doit intervenir dans les cinq jours ouvrés, sous peine de refus de prise en charge. Certaines compagnies exigent un procès-verbal de gendarmerie ou de police pour activer l’indemnisation.
Les forces de l’ordre ne se déplacent pas systématiquement sur place, sauf en cas de blessés humains ou d’obstacle à la circulation. L’animal blessé ou mort relève de la compétence des services municipaux ou départementaux, mais la gestion varie selon les départements.
Choc avec un chevreuil : comment réagir sur le moment ?
Un choc avec un chevreuil laisse rarement indifférent. On encaisse le coup, la confusion s’installe, mais il faut garder la tête froide. Dès l’impact avec l’animal sauvage, immobilisez le véhicule en toute sécurité. Allumez les feux de détresse pour alerter les autres conducteurs de l’accident. Attention à ne pas sortir précipitamment sur la route : un geste irréfléchi peut se transformer en drame. Accordez-vous quelques secondes pour évaluer la situation.
Prenez le temps de sécuriser la zone. Sortez du côté opposé à la circulation si possible, enfilez le gilet fluorescent, placez le triangle de signalisation à une trentaine de mètres en amont. Ces réflexes simples limitent les risques, notamment de nuit ou sur une départementale peu fréquentée, où les collisions avec animaux sont monnaie courante.
Une fois la zone balisée, vérifiez l’état des passagers. Si l’un d’eux est blessé, composez sans attendre le 112. Pour les dommages matériels, évitez de toucher l’animal. Un animal blessé peut se montrer imprévisible, même s’il semble inerte. Notez précisément l’heure, le lieu de l’accident, le numéro de route, le point kilométrique, la météo, et toute information utile. Ces détails faciliteront la suite des démarches auprès de l’assurance et des forces de l’ordre.
Voici les étapes à suivre immédiatement après le choc :
- Sécurisez la zone et signalez l’accident.
- Ne touchez pas à l’animal sauvage.
- Recueillez tous les éléments utiles à la déclaration : localisation, heure, témoins éventuels.
Adopter ces gestes, c’est limiter les dangers pour soi, ses passagers et les autres automobilistes, tout en préparant le terrain pour une prise en charge efficace des dégâts sur le véhicule.
Qui prévenir après un accident impliquant un animal sauvage ?
S’arrêter après une collision avec animal sauvage ne suffit pas. Dès que la voiture est en sécurité, il faut prévenir les forces de l’ordre : police ou gendarmerie. Leur intervention reste la clé pour officialiser l’accident. Seule leur constatation permet de déclarer l’accident à l’assurance et d’obtenir un document qui atteste de l’implication d’un chevreuil, d’un sanglier ou d’un autre animal sauvage.
Le 17 vous mettra en relation avec la brigade compétente, que l’accident ait eu lieu sur une départementale, une nationale ou une autoroute. Les agents peuvent se déplacer, dresser un procès-verbal et gérer la situation si l’animal est blessé ou mort.
Il peut être pertinent de contacter la société de chasse locale, surtout si l’animal gêne la circulation ou est encore vivant. Pour toute question réglementaire ou intervention particulière, l’OFB (Office français de la biodiversité, ex-Office national de la chasse et de la faune sauvage) reste un interlocuteur précieux.
Les contacts à privilégier en fonction de la situation :
- Déclarer l’accident auprès des forces de l’ordre
- Prévenir la société de chasse du secteur
- Contacter l’OFB en cas de doute
Sans ces démarches, la réparation des dégâts matériels et la gestion de l’animal sauvage reposent sur le conducteur. La législation encadre strictement la prise en charge des animaux sauvages percutés sur la route. Signaler rapidement l’incident, c’est aussi éviter de nouveaux accidents pour les autres usagers.
Indemnisation et démarches auprès de l’assurance : ce qu’il faut savoir
Un choc avec un chevreuil, c’est souvent une aile froissée, un pare-brise étoilé, parfois bien plus. Mais la réparation ne se limite pas à l’atelier : le casse-tête administratif débute. Contactez rapidement votre assureur. Le procès-verbal délivré par la police ou la gendarmerie reste la pièce maîtresse du dossier : il atteste de la collision avec animal sauvage et sert de socle pour toute demande de prise en charge.
La suite dépend du contrat d’assurance auto souscrit. Une assurance tous risques couvre en principe les dommages matériels subis par le véhicule, à condition de fournir la preuve d’un accident avec animal sauvage. Si vous êtes assuré au tiers, seules les options spécifiques, comme la “garantie collision avec animal”, ouvrent droit à une indemnisation. Sans cette protection, l’ensemble des réparations restera à votre charge.
Pour les dommages corporels, la garantie conducteur peut tout changer. Cette protection n’est pas systématiquement incluse dans tous les contrats. Relisez les clauses de votre assurance pour éviter les mauvaises surprises. Le montant des indemnisations varie selon les compagnies, la gravité des blessures et le niveau de couverture choisi.
Le FGAO (Fonds de garantie des assurances obligatoires) n’intervient que dans des situations très spécifiques, par exemple si le conducteur n’est pas assuré ou si la collision déclenche une série d’accidents impliquant plusieurs véhicules.
Pensez à réunir les pièces suivantes pour accélérer la procédure :
- Déclarez l’accident dans les cinq jours à l’assureur.
- Transmettez le procès-verbal ou l’attestation de la police/gendarmerie.
- Joignez photos et description précise des dommages.
Animal blessé ou mort : les bons contacts et gestes à adopter
Après un choc avec un chevreuil, la route peut devenir le théâtre d’une scène difficile : l’animal blessé, parfois immobile, parfois agité. Ne tentez jamais de déplacer un animal sauvage seul. Même inerte, il peut réagir violemment sous le coup de la douleur ou de la peur. Restez à distance, signalez l’accident à l’aide du triangle de pré-signalisation et des feux de détresse.
Contactez sans délai les forces de l’ordre (police ou gendarmerie). Leur intervention permettra de sécuriser les lieux et de gérer l’animal. Si le chevreuil est blessé, la mairie peut vous orienter vers un centre de sauvegarde de la faune sauvage, où des professionnels sont habilités à intervenir. En cas d’animal mort sur la chaussée, la société d’équarrissage procède à son enlèvement, sur demande des autorités. Surtout, n’essayez pas de manipuler ou transporter la carcasse : les risques sanitaires existent réellement.
Voici les réflexes à adopter selon la situation :
- Pour un chevreuil ou sanglier blessé : contactez la mairie ou la police.
- Pour un animal mort : signalez la présence à la gendarmerie ou à la mairie.
- En zone rurale, la société de chasse locale peut être sollicitée par les autorités.
La réglementation interdit de s’approprier l’animal, même accidenté. Laissez les intervenants agréés s’en occuper : c’est la meilleure façon de préserver votre sécurité et celle de la faune.
Au bout de la route, derrière la violence du choc, il reste la rigueur des démarches et la responsabilité de chacun. Entre déclaration, sécurité et respect de la faune sauvage, chaque geste compte. La prochaine fois qu’un chevreuil croise votre chemin, saurez-vous rester maître du jeu ?


