Un chiffre brut, sans fioriture : depuis janvier, les croquettes Friskies disparaissent des rayons à grande vitesse. L’afflux de réclamations n’a rien d’une rumeur. Les grandes surfaces l’admettent : réapprovisionner les stocks relève du parcours du combattant, alors même que la demande ne faiblit pas.
En parallèle, les sachets changent de visage. Les volumes s’ajustent, la recette évolue, conséquence directe de la hausse des coûts de production. Chez les professionnels, on perçoit clairement la pression : la qualité des ingrédients est plus surveillée que jamais, car les exigences des propriétaires d’animaux grimpent, notamment sur la question de la santé.
Pourquoi les croquettes Friskies manquent-elles en rayons ? Les dessous d’une pénurie inattendue
La disparition fulgurante des croquettes Friskies n’est plus anecdotique : elle frappe partout, des grandes surfaces aux petites enseignes de quartier. Les rayons vides se multiplient, et le constat est partagé à l’échelle européenne. Impossible de tenir le rythme, tant le circuit d’approvisionnement vacille.
Derrière cette situation, plusieurs facteurs se croisent. La flambée des matières premières, céréales, viande, produits animaux, protéines animales, chamboule l’équilibre. Depuis 2023, les tarifs s’envolent. Les fabricants tentent de limiter la casse, mais leur marge de manœuvre reste mince.
La conséquence directe ? Les lignes de production ralentissent ou s’adaptent. Certains sites réduisent la part de protéines animales, d’autres ajustent leur recette en privilégiant les ingrédients accessibles en quantité. L’offre en magasin devient fluctuante, et rien n’assure la stabilité pour les semaines qui suivent.
Côté transport et logistique, les difficultés s’accumulent. Les conséquences des crises sanitaires persistent, les pénuries de transporteurs et les retards empêchent la machine de redémarrer. Les distributeurs se retrouvent à arbitrer entre un réassort Friskies et la mise en avant d’autres références d’alimentation animale.
Pour mieux cerner les causes de cette pénurie, voici les principaux points à l’œuvre :
- Les coûts des matières premières atteignent des niveaux records
- Les recettes sont ajustées en fonction de la disponibilité des ingrédients
- La distribution européenne traverse des turbulences inédites
Ce paysage révèle la vulnérabilité de ce secteur : tout dépend de la chaîne agricole, alors même que les besoins nutritionnels des animaux exigent stabilité et constance. Un simple accroc, et c’est tout l’écosystème qui perd l’équilibre.
Shrinkflation, composition : ce que la crise révèle sur la qualité des croquettes
Le packaging a changé, et l’honneur de la « recette inchangée » s’étiole : la composition liste de nouveaux ingrédients, parfois en sourdine. La shrinkflation ne se limite plus à la diminution du poids : elle concerne désormais la qualité même des croquettes. Pour maintenir le cap, les marques réduisent notamment la part de protéines animales et peuvent augmenter celle des céréales ou glucides. À la lecture de l’étiquette, tout n’est pas toujours évident, mais les différences sont là, dans la gamelle.
On note un recul progressif de la faible teneur en glucides : le rapport qualité-prix hésite. Certains propriétaires observent des transformations dans la texture, l’odeur, voire la digestibilité des croquettes. Côté vétérinaire, la consigne reste simple : garder un œil attentif sur l’équilibre nutritionnel des animaux, surtout pour les plus sensibles.
Pour saisir vraiment ce qui change, regardons ce que les spécialistes relèvent :
- Une augmentation des glucides, au détriment des protéines sur de nombreuses références
- La qualité des ingrédients qui varie d’un lot à l’autre, en fonction du site de fabrication
- Des adaptations de gamme qui compliquent les transitions chez les animaux les plus fragiles
En France comme sur le reste du continent, la composition s’impose comme sujet clé. La confiance ne suffit plus : chaque propriétaire compare les listes, évalue selon l’âge, l’état de santé et la sensibilité de son animal. Un chat n’aura pas le même besoin qu’un chien adulte, un vétéran ne mange pas comme un jeune. Certains animaux tolèrent moins les glucides, d’autres s’accommodent de plus de céréales dans l’alimentation.
Ce nouvel équilibre, fragile et mouvant, dépend toujours du contexte industriel et de l’accès régulier à des ingrédients fiables, lot après lot.
Quels risques pour la santé de votre animal ? Focus sur les croquettes avec ou sans céréales
Inquiétude récurrente chez les maîtres : la présence de céréales dans l’aliment. Les chiens et surtout les chats carnivores stricts n’affichent pas la même tolérance à l’amidon ou au gluten. Un chat, par sa physiologie, digère difficilement les excès de glucides. Pour le chien, cela dépend de l’individu : son activité, son âge, son métabolisme.
Quand la part de glucides grimpe, le tube digestif peut en pâtir : ballonnements, selles molles, intolérances apparaissent. Les chats sont particulièrement vulnérables. On accuse parfois un excès de glucides d’entraîner prise de poids et, à terme, insuffisance rénale.
Tableau comparatif des compositions
| Type de croquettes | Taux de glucides | Protéines principales |
|---|---|---|
| Avec céréales | 30 à 45 % | Viande, sous-produits animaux |
| Sans céréales | 15 à 25 % | Poulet, saumon, autres viandes |
L’apport en protéines animales, poulet, dinde, saumon, constitue l’assise d’une alimentation adaptée aux besoins réels de l’animal. Attention cependant : le simple argument « sans céréales » ne garantit pas tout. Certaines références remplacent maïs ou blé par pommes de terre ou pois, d’où une autre forme d’apport glucidique, à surveiller aussi.
Le choix se précise selon l’individu : un chat âgé et fragile du rein aura besoin d’une teneur modérée en protéines et réduite en phosphore. Un chien actif, à l’inverse, bénéficiera d’une source énergétique riche en viande. Les croquettes d’entrée de gamme, souvent surchargées en céréales, conviennent mal aux animaux sensibles et vieillissants.
Bien choisir ses croquettes en période de rupture : conseils et alternatives fiables
Devant un rayon désert, difficile de ne pas improviser. Mais modifier brutalement l’alimentation d’un animal risque fort de déclencher des troubles digestifs immédiats. La transition se fait dans la nuance, progressivement, en mêlant ancienne et nouvelle formule, avec un ajustement des rations sur plusieurs jours. Observer l’évolution comportementale ou physique de l’animal est un réflexe qui paie.
Le repère numéro un : la composition. Si possible, viser une faible teneur en glucides assure en général une digestion plus sereine. Dans la pratique, certaines marques maintiennent leur exigence sur la part de protéines animales (avec poulet, saumon ou agneau, en tête de liste). Les formules bourrées de sous-produits animaux ou de farines végétales laissent présager un produit bas de gamme.
Voici quelques pistes pour adapter l’alimentation selon le profil de l’animal :
- Un chien adulte peut tolérer une formule avec riz ou pommes de terre, des sources de glucides habituellement digestes.
- Un chat doit recevoir une nourriture riche en viande et pauvre en céréales, fidèle à ses besoins de carnivore strict.
Les croquettes « puppy » conviennent aux chiots, la gamme adulte aux animaux matures. Toujours laisser à disposition de l’eau fraîche, pour soutenir la fonction rénale. Si un animal présente des problèmes spécifiques, allergies ou pathologies, seul le vétérinaire pourra guider un choix sûr.
Le rayon croquettes ne ressemble plus à ce qu’il était il y a peu. Désormais, chaque achat pèse, chaque liste d’ingrédients mérite qu’on s’y arrête. Prochaine visite en magasin : l’œil du détective surpassera l’habitude, prêt à repérer la perle rare dans la tourmente des rayons clairsemés.


